La petite bibliothèque idéale

« Forêts » nous propose un tour d’horizon du monde végétal grâce à différents articles d’auteurs scientifiques ou littéraires comme Baptiste Morizot, Georges Feterman ou Thierry Thevenin.

Les thèmes abordés sont variés (la communication et l’intelligence des arbres, la déforestation et la malforestation, l’apprentissage de la cueillette sauvage) et permettront de mieux comprendre le monde végétal et sa protection.

Cette adaptation en bande dessinée du roman d’Edouard Cortès, nous raconte son itinéraire de vie. Après un burn out et l’arrêt de son élevage de brebis, Edouard retrouve lentement le goût à la vie grâce à la nature.

En construisant une cabane dans un arbre, en observant la nature et en prenant le temps de vivre, il retrouve le courage d’affronter le monde.

« Par la force des arbres » est une histoire touchante de résilience et de retour à l’essentiel.

Une bande dessinée détaillée et bien documentée, avec un très beau dessin en noir et blanc, sur la lutte des agriculteurs du plateau du Larzac contre l’extension d’un camp militaire.

Ce témoignage reste d’actualité et fait écho à la protection de l’environnement et aux différentes luttes écologiques d’aujourd’hui.

Ce roman graphique, nous raconte la vie de John Muir, un des premiers naturalistes modernes et militants de la protection de la nature.

Lomig, avec son dessin « noir et blanc » lumineux, nous fait partager les voyages de John Muir à travers les États-Unis, son émerveillement et son amour de la nature.

Nous découvrons ainsi sa jeunesse à la ferme familiale, sa prise de conscience pour une vie ayant plus de sens, son combat pour sauver la vallée du Yosemite et la création de l’association du « Sierra club » pour la protection de la nature aux USA.

Ce beau livre, avec ces magnifiques photos et ces anecdotes de tournage, est un bon complément au film éponyme de Jean-Michel Bertrand.

Faisant suite à « La Vallée des loups » et à « La Marche des loups », cet opus se focalise sur la possible cohabitation entre l’homme et le loup.

A travers différents témoignages d’éleveurs des régions alpines aux Abruzzes et différents points de vues, ce livre nous laisse entrevoir certaines solutions pour vivre avec le loup.

Disponible dans toute les bonnes librairies ou bibliothèques.

Laurent Nibbio

Sortie découverte des oiseaux hivernants à Motz

Le 24 février dernier, Les ARN, sous l’impulsion de Marjorie, notre secrétaire, ont organisé une sortie découverte des oiseaux d’eau hivernant à Motz. Quel drôle de nom ! En réalité, on ne prononce ni le “t” ni le “z”. Motz est une commune de Savoie située près de Seyssel, et elle possède une petite base de loisirs située au bord du Rhône, à la confluence avec le Fier. A cet endroit, de grandes roselières émergent du fleuve, et un sentier permet de les longer sur quelques centaines de mètres. Cette zone est connue pour accueillir de nombreux oiseaux tout au long de l’année. Cette sortie nous a permis aussi de varier les plaisirs, et de changer des marais de l’Etournel, qui lors des dernières sorties ne nous ont pas vraiment offert une grande variété d’espèces à observer.

Ce sont donc Jean-Christophe Delattre, alias moi-même, Patrick Joudrier (ah bon j’anime une sortie oiseaux moi ???) et Manuela Arrot qui ont dégainé tout leur savoir et leurs longues-vues pour accompagner un groupe d’une quinzaine de personnes courageuses, venues braver les risques de pluie pour faire quelques observations…

La sortie s’est avérée plutôt agréable, la pluie ayant été juste évitée. Nous avons pu observer d’entrée quelques magnifiques sarcelles d’hiver. Ce tout petit canard (le plus petit de notre pays et également le plus chassé !) semble venir tout droit d’un bal masqué, bien entendu si l’on parle du mâle, car comme chez la plupart des canards, la femelle est beaucoup plus discrète.

Mâle de Sarcelle d’hiver. Photo: Jean-Christophe Delattre

Notre balade nous a permis de repérer d’autres canards comme le fuligule morillon, bicolore avec sa belle “houppette” derrière la tête, et également des petits passereaux comme le bruant des roseaux et le chardonneret élégant, ce dernier étant venu manger des petites graines sur les arbres au bord de l’eau, arborant ses belles couleurs jaunes et rouges.

Fuligule morillon. Photo: Jean-Christophe Delattre
Chrdonneret élégant. Photo: Jean-Christophe Delattre

A la fin du sentier, quelques yeux encore vifs ont repéré, pour trancher avec les sarcelles d’hiver, l’un des plus gros canards de notre pays, le Tadorne Casarca. Ce beau canard orange/roux n’est normalement pas présent naturellement chez nous, et est sans doute originaire d’oiseaux échappés.

Tadorne casarca. Photo: Jean-Christophe Delattre

Sur le retour, alors qu’une bonne partie du groupe n’était plus concentrée, quelques personnes sérieuses ont repéré un magnifique vol de plusieurs dizaines de grues cendrées très haut dans le ciel, suivi par un 2ème encore plus important passant dans l’autre sens. Cette belle observation a très bien conclu la sortie !

Jean-Christophe Delattre

Rencontre photographique avec le Cincle plongeur

Après les affûts hivernaux dédiés aux mammifères, j’aime bien aller au bord de l’eau voir ce qu’il s’y passe.

Il y a, entre autres, un petit oiseau facile à observer et qui s’active dès la fin du mois de février: le Cincle plongeur. C’est un sympathique passereau des cours d’eau de la taille d’un petit merle, bicolore. Il n’hésite pas à plonger tête en avant pour capturer larves, petits crustacés, esches, éphémères, voir petits poissons…. pour se nourrir ou nourrir sa progéniture.

Le Cincle plongeur dans son royaume

Le cincle est vraiment chouette à observer, avec ses allers-venues, depuis la construction du nid jusqu’au nourrissage de ses jeunes. Il peut parfois rester plusieurs minutes immobile sur une pierre avec cette attitude unique de « pomper », c’est-à-dire, comme certains lézards d’Amérique, de faire des flexions avec ses pattes. Il possède également des paupières particulières qui se ferment par une membrane blanche.

Après un repérage des lieux pour détecter sa présence, il reste à choisir l’emplacement idéal. Une fois installé au plus près de la rivière, face au courant pour donner encore plus la sensation d’être au ras de l’eau, bien camouflé, il n’y a plus qu’à attendre le « titi ».

Voici en quelques images la vie de ce petit oiseau des cours d’eau.

Pour connaître davantage son mode de vie, voici un extrait que vous pouvez retrouver sur Wikipédia, illustré par mes images :

” Les couples commencent à se former à partir de janvier. Les parades nuptiales sont observables à tout moment de l’année, mais sont plus nombreuses en mars et avril. Au début, la femelle fuit les avances du mâle, qui chante en sa présence, marchant ou nageant comme un canard autour d’elle. Lorsque la saison des amours s’approche, la femelle sollicite de la nourriture de son partenaire, en se repliant sur elle-même et agitant ses ailes. Le mâle s’exécute à contrecœur au début, et c’est lorsque les deux individus échangent pacifiquement la nourriture que le couple est formé.

Le nid du cincle est une construction bombée avec une entrée tournée vers le bas. Il se trouve généralement en surplomb de l’eau, dans une anfractuosité difficile d’accès ou à l’abri derrière une chute d’eau. Sa construction s’effectue entre février et avril, avec de la mousse, des tiges et des feuilles. Les sites de nidification sont réutilisés chaque année. Cette espèce niche jusqu’à 2200m d’altitude.

La construction du nid avec de la mousse qu’ils trempent dans l’eau avant
Les feuilles aident aussi à la construction
Un matin, un invité surprise est apparu devant mon spot à Cincle plongeur

La femelle pond entre quatre et six œufs, blancs et brillants. Le pic de pondaison se trouve en avril. Les œufs sont couvés par la femelle et éclosent au bout de 16 jours. Il y a généralement deux nichées, sauf en altitude en raison de la plus faible teneur en calcium des eaux.

Pendant les premiers jours suivant l’éclosion, la femelle s’occupe des oisillons en les tenant au chaud, tandis que le mâle s’occupe de chercher la nourriture pour toute la famille. Puis, lorsque les petits atteignent l’âge de deux semaines environ, la femelle s’occupe elle aussi de subvenir aux besoins alimentaires des oisillons. Lorsque l’un d’eux est repu, il se retire au fond du nid, laissant la place à l’un de ses frères ou sœurs affamés.

Juste avant son envol vers le nid

Les cincles accordent une attention particulière à l’hygiène du nid. Ainsi, les parents enlèvent les sacs fécaux excrétés par les jeunes pendant les dix premiers jours puis, lorsque ceux-ci défèquent en dehors du nid, ils emportent les déjections loin du nid pour ne pas attirer l’attention des prédateurs.

Les jeunes cincles quittent le nid vers l’âge de 20 à 25 jours. Ils restent généralement à l’abri jusqu’à ce qu’ils acquièrent leur plumage complet (trois à cinq jours). Lorsqu’ils sont âgés de cinq à sept semaines, leurs parents les chassent du territoire. Ils doivent alors se trouver un autre territoire pour passer l’hiver. Le cincle plongeur à une longévité qui peut atteindre 8 ans.”

Nourrissage d’un jeune sorti du nid

Gilbert Fortune

Une journée pour compter les aigles dans la Réserve

Mi-mars, nous recevions de Guillaume, l’adjoint au conservateur de la Réserve, notre feuille de route tant attendue pour ce qui s’appelle la « simultanée aigles » à laquelle participent 25 personnes réparties sur 9 postes d’observation sur toute la Haute Chaîne. De quoi s’agissait-il ?

De suivre la population des aigles en passant une belle journée tête en l’air pour les compter. Une chance pour tous, des plus débutants (Mikaël et moi) ravis d’apprendre et de nous émerveiller, jusqu’aux plus expérimentés comme notre responsable de poste : cette année c’était Jean-Christophe Delattre, membre du bureau des ARN et ornithologue amateur (toujours bien de l’avoir de notre côté…! ). 

Jour A
Fin mars, le Jour A arrive (A pour aigles!). Dès 9h45 nous voici sur le terrain, avec pour certains observateurs jusqu’à 2h30 heures de marche pour rejoindre leur poste d’observation, et pour d’autres seulement 10 minutes ! Vêtements chauds, casse-croûte et surtout longue-vue et jumelles sont obligatoires !

Comme les données issues des observations sont strictement confidentielles, je resterai très flou sur leur emplacement. Disons une grande partie de l’est du département de l’Ain, Réserve et Parc Naturel Régional, direction sud et ouest.

L’individu recherché
Néanmoins quelques éléments peuvent être divulgués (j’ai bien connu Ian Flemings…!) et je peux vous dire deux mots sur l’individu recherché.
Nom : Aigle, issu d’une famille royale, grand oiseau de 2 mètres d’envergure, de teinte brun foncé avec des nuances ponctuelles de brun plus clair. Tête et nuque plus clairs, tête proéminente. Les deux sexes ont un plumage identique. 

Son battement d’ailes est ample et puissant, la queue longue et large un peu rétrécie à la base. 

Jeune aigle vu le jour A… Photo: Mikael Chenal

Les jeunes
Le jeune aigle est reconnaissable ; les juvéniles et immatures ont de grandes taches blanches nettement visibles sous les ailes.

La ponte se fait de mars à avril (2 oeufs). La couvaison dure 50 jours, le séjour au nid 70 à 80 jours. Les premiers battements d’ailes s’observent à partir de 6 semaines. Les jeunes restent auprès des adultes jusqu’en janvier en principe. Il existe toutefois des causes de non reproduction et il est certainement normal que de temps en temps les couples territoriaux s’abstiennent de pondre. Les subadultes (c’est-à-dire les jeunes) s’envolent pendant 5 ans environ pour un vol dit « erratique ».

Les observations de la journée
Lors de cette magnifique journée, notre poste d’observation eu la chance de voir un couple et un jeune dit immature. Nous avons soigneusement noté ces informations ainsi que l’heure et le lieu sur la feuille de comptage, qui, rassemblée avec les notes des autres postes d’observation, permettra d’avoir une photographie de la population des aigles royaux : 2 individus ont été observés dans le nord et 3 dans le sud.

Un danger venu des airs
Une fausse note cependant venue de l’extérieur… un parapentiste frôla la crête où nous étions… et l’identification de son aile permettra de lui rappeler le règlement car les voiles sont strictement réglementées en de nombreux points de la Réserve naturelle avec notamment une interdiction de survol à moins de 150m au-dessus des périmètres fixés par la Réserve naturelle et des APPB, en raison des dérangements qu’ils peuvent causer à la faune. En effet des oiseaux peuvent abandonner leur couvaison en raison de ce genre de dérangement.

Fin du comptage
A 14 heures, c’est déjà l’heure de la fin du comptage, il faut avoir la validation de Guillaume au préalable par téléphone avant de s’arrêter…si l’aigle décide de se montrer de nouveau à 14 heures une minute, on prolongera un peu…!

Merci à la Réserve, à Guillaume et bien sûr à Jean-Christophe pour cette belle journée de découverte. Je suis heureux également d’avoir fait la rencontre de Mikael, passionné de faune qui va rejoindre prochainement notre association des Amis de la Réserve (ARN).

Michel Savoyat

Chant des oiseaux à l’aube

Le 13 avril matin, nous étions tous et toutes ravis de tricher un peu en participant à une sortie « chant des oiseaux à l’aube »… alors que le rendez-vous était fixé bien après que la première lueur du soleil levant ait commencé à blanchir l’horizon… !
A 8h, nous nous retrouvions autour de Stéphane Gardien, notre guide naturaliste, pour une sortie sur les Bas-Monts de Sergy. Stéphane nous a fait écouter tout d’abord le « paysage » sonore dans le village, où nous avons pu constater la présence de la mésange bleue et charbonnière, du bruant zizi, du rouge-queue, de l’hirondelle des fenêtres ou encore du pigeon ramier…

Tout le monde sort les jumelles, mais il faut avouer qu’il est souvent difficile de repérer l’oiseau entendu – c’est pourquoi il est essentiel pour les naturalistes de savoir reconnaître les chants. Stéphane nous explique qu’il est plus facile d’identifier chaque chant séparément après l’aube, où moins d’oiseaux chantent à la fois, qu’au lever du soleil, ou le concert est véritablement symphonique et peut perdre les oreilles non habituées ! Pour les experts comme Stéphane, une écoute de 5 minutes permet d’avoir 80% des oiseaux présents. Pour le commun des mortels, cela nous permettra peut être de reconnaître une espèce !

Puis, nous sommes montés dans la forêt où nous avons entendu le pic épeiche – reconnaissable à son tambourinage portant jusqu’à 800 mètres alentours ; le pouillot véloce – aussi appelé le compte-écus en raison de son chant à deux tons à la sonorité « métallique » évoquant des pièces de monnaie que l’on égrène ; les petits cris distinctifs du gros-bec, passé rapidement au dessus de nous ; le chant sonore du rouge-gorge ou encore celui plus aigu du roitelet triple-bandeau, l’un des plus petits oiseaux d’Europe, qui affectionne particulièrement les résineux.

Enfin, nous avons terminé dans des espaces plus ouverts, autrefois pâturés, en train de se refermer ; là, nous avons entendu le coucou, la buse, la grive musicienne, le croassement du grand corbeau ainsi que de nombreux petits passereaux.

Nous y avons également vu un magnifique papillon de nuit, le petit paon de nuit. Nous sommes tous et toutes partis en nous promettant de réécouter les chants à la maison pour essayer d’être meilleur-e en identification lors de la sortie de l’année prochaine !

Gaëlle Lauby