Assemblée générale des ARN : du bilan 2024 aux actions prévues en 2025

Nous étions plus d’une trentaine, ce vendredi 7 février en soirée, à nous retrouver à Sergy pour l’assemblée générale 2025 des Ami.es de la Réserve Naturelle de la Haute Chaine du Jura.

Plusieurs de nos associations amies étaient représentées lors de cette AG : les Amis de la Réserve Naturelle du marais de Lavours – Bugey Nature, le Groupe Tétras Jura et les Clubs Alpins Français et Suisse. Nous avons également pu compter sur la présence d’élu.es des communes de Grilly, Péron et Challex.

L’occasion de remercier, en particulier, les communes de Sergy et Grilly pour leur soutien ainsi que le Verger Tiocan pour le délicieux jus de pomme que nous avons dégusté lors de notre pot de l’amitié !

Enfin, si le conservateur de la Réserve, Johann Rosset, n’a pas pu être des nôtres, Guillaume Cadier, adjoint au conservateur, était bien présent pour remercier les ARN et participer aux échanges.

Manuela, notre présidente, n’a pu que constater la dégradation de la situation concernant le vivant et la régression du droit environnemental pour ouvrir cette AG par son rapport moral.

C’est ensuite en images que les membres du Conseil d’Administration se sont relayé.es pour revenir sur l’année 2024, une nouvelle fois riche en actions pour mieux connaitre, faire découvrir et défendre la biodiversité de la Réserve Naturelle mais aussi avec nos associations sœurs (FNE Ain, ARN du marais de Lavours, Verger Tiocan et Orilan) ou encore, au-delà des frontières de la Réserve, pour faire entendre la voix du vivant comme à l’occasion de la révision de la Charte du PNR du Haut-Jura.

Nos actions reposant sur l’investissement bénévole de nos membres, les ARN ont pu faire quelques achats et financer frais de bouche et animations nature tout en terminant l’année 2024 avec un résultat positif de 450 €.

Nous remercions les 79 membres individuel.les ou en famille et les 7 associations qui, par leur adhésion voire un don complémentaire, permettent à l’association de mener à bien ses activités.

Nos réserves nous permettront de réaliser quelques achats supplémentaires de matériel en 2025 et, plus tard, envisager une participation à de nouvelles Rencontres Jurassiennes.

Nous poursuivrons nos actions en 2025 avec quelques nouveautés :

– une participation au Festival du Film Vert organisé par les Ateliers de Gex,

– des sorties toujours passionnantes grâce à nos intervenants : Stéphane Gardien, Jacques Bordon, Jean Sesiano et Jean-Luc Depraz,

– une sortie au marais de Lavours avec notre association sœur, les ARN du marais de Lavours – Bugey Nature, grâce à Pierre Perrimbert.

Retrouvez le programme 2025 ci dessous:

Pour cette nouvelle année, nous pourrons compter sur une recrue jeune et dynamique, déjà active depuis plusieurs mois au sein des ARN : Sandra Picorit, élue à l’unanimité !

L’année 2025 est aussi l’occasion, pour les ARN, d’alerter les gestionnaires de la Réserve quant à la pression que les loisirs en développement exponentiel font peser sur la biodiversité de la Haute Chaine et qui met en péril les efforts de la collectivité pour préserver cette nature exceptionnelle. Après de riches échanges, le principe d’une lettre ouverte a été validé par l’assemblée. Charge maintenant au CA de finaliser ce courrier. A suivre dans un prochain ARNm…

Après sympathique pot de l’amitié qui a permis de poursuivre nos discussions, nous avons bénéficié des anecdotes naturalistes pleines de bonne humeur de Jean-Christophe Delattre et Patrick Joudrier. Merci à eux !

Retrouvez le CR complet de l’assemblée générale ci-dessous:

Bientôt du neuf pour les archives des ARN !

Depuis 45 ans les ARN se consacrent à la Réserve naturelle de la Haute Chaine du Jura. Cela en fait des réunions ! Cela en fait des comptes rendus ! Cela en fait des rapports, des dossiers, des notes, des courriers, des articles de presse, des  conférences, des bulletins, des tracts, des cartes, des animations, des publications, des photos de tous les formats, des panneaux d’exposition, des posters … sans parler des « autres » dossiers dont s’est également occupé les ARN comme le Schéma directeur du Pays de Gex, les corridors biologiques, les études d’aménagement du Bassin genevois (CODRA), le Comité de massif du Jura, etc…  Cela en fait de la paperasse !

Quelques dizaines de cartons, en comptant les stocks des Rencontres jurassiennes, mais aussi pas mal de classeurs, de pochettes, de panneaux  … Les 4 président/es et les 6 secrétaires qui se sont succédés ont, chacun/e, géré du mieux qu’ils ont pu cette masse, le plus souvent chez eux. Depuis une dizaine d’années l’essentiel a, progressivement, été entreposé dans un local de la Maison des Associations de Péron, mis à disposition par AG3 (Association de Gestion du refuGe du Gralet, association membre des ARN) qui n’en occupe qu’une petite partie. Tout dernièrement l’essentiel a pu être stocké dans des armoires, à l’abri des risques d’infiltration d’eau. Il faut, désormais, reclasser ce qui doit l’être en priorité en supprimant les inévitables doublons et documents de moindre intérêt. Une très petite partie de ces archives, celles correspondant aux réunions de GERNAJURA (association de gestion de la RN de 1993 à 2003) a, d’ores et déjà, été remise aux Archives de l’Ain.

C’est, en réalité, un véritable trésor qui dort dans ce local puisque la Réserve naturelle, pour des raisons diverses, n’a conservé presque qu’aucun document et, évidemment, rien avant sa création ! Les ARN sont les seuls véritables dépositaires, aujourd’hui, de l’histoire de la Réserve naturelle !

Alexandre Malgouverné qui a été non seulement l’un des fondateurs des ARN, mais qui a suivi des très près toute la gestation puis les débuts de la Réserve jusqu’à la fin des années 2000’, vient de prendre sa retraite de prof à Gex ; historien du Pays de Gex, fin connaisseur des archives et de leur classement, il pourrait, si son emploi du temps le permet, entreprendre dans quelques temps ce gros –et ingrat- travail qui s’étalera, inévitablement, sur plusieurs mois.

Alexandre Malgouverné en visite au local des archives

C’est une première étape, indispensable, pour y voir clair.

Ensuite, mais sans trop tarder, il faudra voir comment exploiter ces documents racontant toute la genèse de la Réserve et ses débuts. Il n’est pas sûr que ceux d’entre nous qui y ont participé soient les mieux placés pour le faire, étant juges et partis…  Mais il faut voir aussi que beaucoup d’entre eux sont aussi déjà « partis ». Les Louis Burnod, Jean-Claude Freiss, Jean-Louis Rolandez, Gilles Picollier, Henri Bersinger, Germain Burdairon, Louis-Jean Tritenne, Dr Jean Corcelle, Pierre Reverchon, couple Josette et Oscar Piolatto, Albert Delavière, l’an dernier Alice Thorndahl, et tout dernièrement Roger Anselme, et j’en oublie forcément, nous ont déjà quittés ! Il y a, même, urgence à « faire parler » les Anciens tant qu’ils sont encore là et qu’ils ont encore un peu de mémoire !!!

Parallèlement au travail d’Alexandre c’est donc un appel que je lance pour trouver un journaliste ou toute autre personne compétente, sociologue, écrivain, … pour faire ces interviews. La RNN, dans le cadre de la commémoration des 30 ans, l’an dernier, l’avait envisagé mais le projet est tombé à l’eau. Dommage !

Pierre-Maurice Laurent

Traces et empreintes dans la neige

La chute de neige importante ayant eu lieu avant Noël (30 cm à 630 m), et ayant perduré bien après le nouvel an, a permis d’observer de nombreuses traces d’animaux.

Je vous en propose quelques exemples :

Les chevreuils avec leurs sabots fins comme des escarpins ont suivi les sentiers avant de s’enfoncer dans les bois.

Les sangliers avec leurs pieds épais comme des godillots les ont, eux, traversés. Dans les grands espaces, ils ont avancé tels des chasse-neiges que rien n’arrête.

pied de sanglier
Trace de sanglier

Le loup a un pas d’une grande amplitude (environ 1,20m). Les individus se suivent à plusieurs dans la même trace.

Le renard a un pas plus petit (environ 0,70m).

Le lynx a un pas moyen (environ 0,80m). Ses empreintes arrondies permettent de mieux le reconnaître.

Trace de loup
Trace de renard
Trace de lynx

D’autres, encore, laissent aussi leurs empreintes. En voici 3 parmi toutes celles que nous avons vues.

Le blaireau est caractéristique avec ses griffes.

Le lièvre a une trace spécifique ressemblant à un Y.

Enfin, le petit écureuil discret et rarement visible a aussi sa signature spécifique.

Trace de blaireau
Trace de lièvre
Trace d’écureuil

Voici quelques exemples de traces et empreintes vues lors de différentes promenades. Celles-ci se font uniquement sur les sentiers autorisés sans déborder dans les bois et lieux de séjour de la faune.

En effet, ce qui est un plaisir pour nous de se balader dans la neige en hiver, est pour eux une épreuve importante.

Les conditions climatiques, la nourriture plus rare mettent souvent en jeu leur survie même.

Aussi, respectons-les et contentons-nous de suivre tranquillement les chemins.

Il sera bien assez tôt d’élargir notre périmètre de randonnées les beaux jours venus. 

Texte et photos : Jean-Loup Gaillard

La petite bibliothèque idéale de Noël :

Voici une petite sélection de beaux livres, de bandes-dessinées et d’essais à offrir ou à s’offrir pour Noël.

« La beauté du vivant »

de Francis Hallé ; édition Acte Sud ; sortie Octobre 2024

Ce beau livre nous invite à redécouvrir la nature sous le prisme de la beauté et de l’émerveillement.

Habituellement absente des raisonnements scientifiques, la beauté du vivant est ici utilisée pour certaines pistes de réflexions : Quelle utilité la beauté peut-elle avoir pour un organisme vivant ? L’évolution mène-t-elle à d’avantage de beauté ? Peut-on trouver des critères objectifs de beauté ou de laideur d’une espèce ?

Grâce aux magnifiques dessins de l’auteur, Francis Hallé, nous déambulons à travers les lignées de l’évolution et la beauté de la nature.

« Débâcles »

de Jérémie Villet et Jean-Marc Rochette ; Les étages édition ; sortie Octobre 2024

Ce livre de la maison d’édition de haute altitude « Les étages » nous fait vivre la rencontre et les dialogues artistiques entre Jérémie Villet (photographe naturaliste) et Jean-Marc Rochette (dessinateur et peintre).

Nous découvrons le travail photographique sur l’arctique de Jérémie Villet et les peintures de Jean-Marc Rochette sur le massif des Écrins.

Un dialogue s’instaure et les auteurs partagent avec nous leurs anecdotes sur leurs affûts, leurs techniques de travail, leurs rencontres avec la nature sauvage (le loup par exemple) et leurs ressentit sur la beauté de la nature.

Un regard croisé se met en place lorsque le photographe s’empare du thème de prédilection du dessinateur (le massif des Écrins) et inversement (l’Antarctique), en allant vers une abstraction photographique et picturale.

Ce très bel ouvrage, de petit format pour un livre d’Art, bénéficie d’une mise en page originale, de très belles photos et illustrations des artistes.

« Champs de bataille -l’histoire enfouis du remembrement »

de Inès Léraud et Pierre Van Hove ; édition la revue dessinée-Delcourt ; sortie Novembre 2024

Les auteurs d’« Algues vertes-l’histoire interdite » reviennent avec une nouvelle bande dessinée très documentée sur le remembrement des terres agricoles française à la sortie de la seconde guerre mondiale.

La mise en place de cette politique pour faciliter l’agriculture intensive et accroître la production alimentaire a entraîné la disparition des haies, des talus et a eu des conséquences dramatiques sur la biodiversité et l’agriculture paysanne.

La journaliste d’investigation Inès Léraud, à travers les témoignages des « acteurs » de l’époque et de recherches historiques, a su retranscrire le bouleversement que le remembrement a apporté : certains paysans se sont révoltés, ont lutés contre la réorganisation productiviste de la campagne par L’État et ses ingénieurs alors que d’autres ont embrassés les promesses du progrès.

Nous découvrons les conséquences de cette réorganisation, plus que jamais d’actualité, sur le tissu social de la paysannerie, le paysage et l’environnement.

Pour finir, le dessin clair et épuré de Pierre Van Hove nous retranscrit l’atmosphère rurale des campagnes française et nous fait entrer dans la lutte paysanne.

« Le monde à tire-d’aile-l’odyssée mondiale des oiseaux migrateurs »

de Scott Weidensaul ; édition Acte Sud ; sortie Octobre 2024

Ce nouvel opus dans la collection « mondes sauvages » d’Actes Sud, nous fait vivre la migration des oiseaux de l’intérieur. Différents scientifiques de part le monde, nous expliquent sur le terrain les coulisses de ces exploits quotidiens.

Grâce aux dernières évolutions technologiques nous comprenons mieux la migration des oiseaux et les prouesses qu’ils réalisent : s’orienter de nuit, voler sur de longues distances sans escale, ne pas dormir pendant des semaines,…

Le journaliste et écrivain Scott Weidensaul nous alerte aussi sur l’impact du changement climatique sur les itinéraires et les performances de ces athlètes aillés.

Très bonnes fêtes de fin d’année et à l’année prochaine pour de nouvelles lectures.

Laurent Nibbio.

Retour sur un chantier nature d’installation de caissons à rhinolophes

Dans le cadre d’un partenariat avec la fondation du patrimoine, la LPO Ain a installé 3 caissons à rhinolophes avec Nature Nichoirs. Ces caissons ont été installés à Brénod, Cerdon et Saint-André-sur-Vieux-Jonc.

Pour cette intervention, Kevin Debregeas (LPO Auvergne-Rhône-Alpes – Délégation de l’Ain – Chargé de mission) était accompagné de Loïc Robert, le dirigeant de Nature Nichoirs.

L’installation de tels nichoirs nécessite d’être formé pour l’installation en hauteur, c’est pourquoi Loïc, le constructeur des nichoirs, nous a accompagné.es durant toute la journée.

L’installation peut prendre de 30 minutes à plusieurs heures selon la difficulté du site et la hauteur choisie pour l’installation. Les nichoirs sont composés de bois brûlé et de béton de bois. Ils peuvent accueillir au minimum 40 à 50 individus.

Exemple de nichoirs que nous avons installés à Brénod. Source Kevin Debregeas

Que ce soit des particuliers, des communes, des associations, etc., tout le monde peut installer des nichoirs ou gîtes à chauve-souris près d’une colonie afin de leur permettre de passer l’hiver en sécurité.

D’autres types de nichoirs, plus petits et donc moins exigeants en termes de main d’œuvre, existent et sont à portée de main de tous. En voici quelques exemples ci-dessous en vente sur la boutique LPO.

Pour en savoir plus sur les rhinolophes, n’hésitez pas à vous référer aux fiches sur le site de INPN (Inventaire National du Patrimoine Naturel – https://inpn.mnhn.fr/accueil/index ).

Leur particularité : leur nez est entouré de membranes nasales en forme de fer à cheval. Le nom de genre Rhinolophus vient du grec rhis « nez » et lophos « crête, panache », pour évoquer ce nez particulier.

Source par Kókay Szabolcs — http://kokayarth

Sandra Picorit