La biodiversité des alpages de la Réserve est-elle en bonne santé ?

La Réserve Naturelle Nationale de la Haute Chaîne du Jura a commencé en 2022 un suivi de la qualité des sols sur 4 alpages (La Chenaillette ; le Gralet ; le Sorgia ; Vieille Maison) sur lesquels des troupeaux de bovins pâturent entre juin et octobre.

Or, la présence de bétail sur les alpages enrichit le sol en matière organique, ce qui peut entraîner une eutrophisation, c’est-à-dire un excès de nutriments (azote, phosphore par exemple) dans le sol et être nuisible pour la biodiversité locale, en favorisant l’émergence de certaines espèces végétales au détriment des espèces d’origine.

C’est pourquoi la Réserve a lancé ce suivi de qualité sur ces 4 alpages, dans lesquels les pratiques pastorales de ces 4 alpages ont évolué: remises en pâturage, aménagements des alpages, etc.

Etude de la végétation
Le Conservatoire Botanique National Alpin a réalisé des inventaires de chaque strate de végétation sur des échantillons de surfaces. Les résultats montrent que ces 4 alpages ont un niveau d’eutrophie moyen, qui varie selon les endroits. Des plantes qui apprécient l’apport en matière organique se développent particulièrement près des endroits où le bétail est présent le plus souvent, comme par exemple autour des bâtiments. Par exemple on peut voir des massifs d’ortie, plante qui apprécie les sols riches en azote.

Ortie

Etude du fonctionnement du sol
Le bureau d’étude Elisol a étudié le fonctionnement biologique du sol en observant sa composition en nématodes, des petits vers (plus de 1 million par m2) dont la diversité en espèces reflète l’état du sol. Les nématodes participent notamment à la décomposition des matières organiques. L’étude a analysé séparément les zones de pelouse et de pré-bois. Les résultats montrent que les sols étudiés ont un relativement bon fonctionnement biologique.

En conclusion, l’analyse de la végétation et du sol montrent que ces 4 alpages sont globalement en bonne santé avec des variations locales. Ces analyses seront reconduites de nouveau dans 5 ans.

Article écrit d’après l’actualité publiée sur le site de la Réserve
et les études du bureau Elisol et du Conservatoire Botanique National Alpin

Gaëlle Lauby Cuillerot