Tous les articles par Gaelle Lauby

La petite bibliothèque idéale de Novembre

« Rendre l’eau à la terre »

de Baptiste Morizot et Suzanne Husky ; édition Acte Sud ; sortie Octobre 2024

Cet essai de Baptiste Morizot publié dans la collection « Mondes sauvages », bénéficie d’une mise en page originale sous forme de petits paragraphes numérotés. Il est accompagné de très belles illustrations à l’aquarelle de Suzanne Husky.

La collection « Mondes sauvages » a pour vocation de donner la parole à des auteurs qui nous font découvrir des stratégies originales pour être à l’écoute des êtres vivants et faire monde commun avec eux.

Dans ce livre les auteurs abordent les problèmes d’asséchement des rivières et d’appauvrissement des milieux humides dans notre monde moderne sous un angle nouveau.

A travers l’exemple du castor et de ses bienfaits pour les milieux humides  (ralentissement, infiltration et purification de l’eau dans les sols),  les auteurs nous invitent à reconsidérer notre rapport avec le vivant.

Ils apportent aussi des solutions originales pour mieux cohabiter avec notre environnement.

« Anita Conti »

de José-Louis Bocquet et Catel Muller ; édition Casterman ;sortie Septembre 2024

Ce roman graphique en noir et blanc est le dernier volume en date de la collection « Les clandestines de l’histoire ».  il nous fait découvrir, à chaque fois, la vie d’illustres femmes qui ont marquées leur époque comme Josephine Backer ou Alice Guy.

Il retrace la vie de l’océanographe Anita Conti, de son enfance au large de Lorient à ses combats écologiques pour préserver les océans.

Grâce à diverses disciplines comme la photographie, le cinéma ou le journalisme, elle cherche à nous montrer les mystères de l’océan et à nous alerter sur les dangers de la pollution des mers et de la surpêche.

Elle sera aussi une pionnière de l’aquaculture pour tenter d’apporter une solution à ces problèmes.

Cette BD se conclut par différentes notes bibliographiques : une chronologie des grands événements de la vie d’Anita Conti et une présentation des différentes personnalités scientifiques qu’elle a rencontrée durant sa vie comme le commandant Cousteau.

« Les mille vies du castor »

de Rémi Masson, Christof Angst et Cécile Auberson ; sortie Septembre 2024

Ce beau livre raconte le retour du plus grand rongeur d’Europe et loue ces effets bénéfiques sur la biodiversité.

Grâce aux superbes photos de René Masson, photographe subaquatique Français, nous rentrons dans l’intimité de cet animal nocturne et discret.

Les textes de deux spécialistes de ce mammifère, à travers des anecdotes insolites, nous font découvrir sa vie et comment il façonne l’environnement pour favoriser la biodiversité.

« La revue dessinée n°45-Automne 2024 »

De Simon Gouin, Jean Cremers et Martin Delacoux, Valentine de Lussy ; sortie Septembre 2024

La revue dessinée de cet automne consacre deux de ces reportages dessinés à l’écologie et à la biodiversité.

Le premier, « Quand la mer monte », nous parle de l‘aménagement et de la bétonisation du littoral de la Manche, de la montée des eaux qui se poursuit inexorablement et de l’engagement de certains citoyens pour repenser l’aménagement du littoral.

Le second, « Leurs temps est comté », fait la relation entre l’augmentation de la production du comté dans les départements du Doubs et du Jura et l’augmentation de la pollution des rivières Francs-comtoises.

Ce qui pose la question suivante : Peux-t’on continuer longtemps à augmenter la production de comté, tout en préservant la biodiversité des rivières ?

Laurent Nibbio

Les ARN au Verger Tiocan

Comme chaque année, les Ami.es de la Réserve Naturelle ont répondu “présent.es” à l’invitation de notre association amie du Verger Tiocan pour participer à leur Fête de la pomme, dimanche 6 octobre.

Contrairement à l’édition 2023, c’est un temps réellement automnal qui nous a accompagné.es cette année. Malgré la fraicheur humide, les visiteurs et visiteuses sont venu.es en nombre faire le plein de pommes et de jus, tout en passant sur les nombreux stands. 

A côté de nos ami.es du groupe “pays de Gex” de la LPO, nous avons accueilli.es petit.es et grand.es pour parler de la Réserve Naturelle, de ses richesses naturelles et de sa réglementation en faveur du vivant. 

Les plus jeunes ont particulièrement apprécié les animations autour du repas des hérissons et des traces & indices de présence de la faune sauvage !

Actualité oblige, trois de nos membres ayant suivi la formation “Alpatous” de FNE Ain, cette journée a également été l’occasion de sensibiliser le plus grand nombre au rôle des loups dans l’écosystème, à celui des chiens de protection de troupeaux pour permettre une cohabitation entre élevage et faune sauvage et aux bons gestes à avoir quand on croise des chiens de protection. 

A l’année prochaine !

Marjorie Lathuillière

Fête familiale à Mourex


Dimanche 13 octobre les ARN tenaient un stand à la Fête de Mourex ” Délices et Couleurs d’Automne”. 

Nous avons eu le plaisir de voir 450 personnes, dont de nombreuses familles, venir en apprendre plus sur la nature de notre région et sur les moyens de la protéger. 

Nous avions préparé de nombreuses animations pour les enfants, comme par exemple celle du “Restaurant des animaux de la forêt” au cours de laquelle les enfants devaient deviner, en fonction du contenu de l’assiette, quel était l’animal qui pouvait bien apprécier glands, noisettes, ou vers de terre et petits insectes! 
Grands et petits ont également tenté de reconnaitre des empreintes d’animaux sauvages, ou encore des plumes d’oiseaux. 
Enfin, les adultes pouvaient tester leurs connaissances sur la faune et la flore de la Réserve Naturelle de la Haute Chaine du Jura. 
Jean-Christophe Delattre et Gilbert Fortune, deux photographes animaliers amateurs, membres des ARN, présentaient également leurs photos pour le plus grand plaisir de tous.

Gaëlle Lauby

Rencontres d’automne avec le Roi

La saison automnale est la meilleure période pour observer le roi de nos forêts. Le brame du Cerf commence début septembre et finit fin octobre.

Il est très difficile d’observer cet impressionnant animal au cœur du massif Jurassien. Il y a heureusement des endroits où des hardes se réunissent, et où il est plus facile de faire de belles rencontres sans déranger.

Les bords du Rhône ont des endroits propices pour que les cerfs venus du Massif se rassemblent avec leur harde de biches, daguets et faons. Ils rejoignent alors une zone de quiétude sauvage où l’on peut les entendre même en plein jour.

Voici quelques images pour illustrer leur environnement dans un endroit de rencontre, un vaste espace formé de roselières et d’eau.

La baignade du 16 cors, dans un bras du Rhône.
La biche nage jusqu’à la place de brame
Jeune cerf dans son royaume
Sorti du bain, le cerf traverse la roselière
A travers les feuillages, la biche
Le reflet du roi
Quiétude sauvage
La biche rejoint la terre ferme
Dans le brouillard matinal

Gilbert Fortune

Qu’est ce que le KORA ?

« KORA – Ecologie des carnivores et gestion de la faune sauvage » est une fondation Suisse d’utilité publique basée en Suisse alémanique.

Son but est d’étudier le mode de vie des cinq carnivores que sont le lynx, le loup, l’ours, le chat sauvage et le chacal doré.

Le KORA suit non seulement l’évolution de leur population à l’échelle de la Suisse toute entière mais participe aussi à des projets internationaux (rétablissement du lynx des Balkans, projet avec l’OFB de simulation de la dispersion/connectivité pour le lynx).

Le KORA fournit des informations aux autorités Suisse et au public et joue un rôle consultatif. Il observe aussi l’impact des grands prédateurs sur le paysage et développe les bases d’une coexistence peu conflictuelle des grands carnivores avec les humains.

Il assure également le suivi des effets du retour des grands prédateurs sur leurs proies sauvages, mais aussi le suivi de leur statut génétique et de la santé des populations. Il étudie par ailleurs le taux d’acceptation par la population Suisse des grands carnivores.

Le KORA utilise le monitoring pour acquérir les données concernant les populations de ces cinq carnivores.

Le monitoring des prédateurs est difficile et aucune méthode parfaite n’existe. Le KORA pratique le monitoring opportuniste par piège photographique, le recueil d’observations fortuites, d’animaux retrouvés morts, de dégâts causés, etc. Il prélève également des échantillons en vue d’analyses génétiques (loup et ours).

Mais il utilise également des méthodes de monitoring déterministe spécifiques à chaque espèce. Dans le cas du lynx, la taille et la densité de la population sont estimées par des méthodes de capture-recapture photographique (tout comme à la RNNHCJ, voir https://www.arn-nature.fr/2022/02/02/tout-savoir-sur-le-suivi-des-lynx/ et https://www.kora.ch/fr/especes/lynx/piegeage-photographique pour plus de détails) tous les trois à quatre ans dans les aires de référence. Dans le cas du loup, ce sont des méthodes génétiques (salive sur animaux prédatés, excréments, urine, poils, sang ou tissus) combinées avec un monitoring opportuniste par piège photographique qui sont utilisés pour évaluer la taille de la meute et le nombre de petits.

Enfin, le KORA utilise aussi la télémétrie ainsi que des systèmes GPS pour parfaire le suivi de certains de ces grands prédateurs (https://www.kora.ch/fr/projets/monitoring-grands-carnivores/telemetrie)

Vous pourrez en apprendre encore beaucoup plus sur chacun de ces prédateurs (Portrait, Détection, Distribution/populations, Prédation d’animaux de rente, etc.) en parcourant le site web du KORA (https://www.kora.ch/fr) ou en vous abonnant à sa newsletter (https://www.kora.ch/fr/kora-news-inscription) Bonne lecture !

Patrick Joudrier