La méthanisation

Dans un article précédent, je vous expliquai qu’il existe une voie naturelle de dégradation de la matière organique en absence d’air, dite anaérobique. D’où l’idée de mettre en œuvre industriellement la méthanisation pour valoriser et éliminer les déchets biologiques.

Car force est de constater que malgré tous nos efforts de réduction ou de recyclage des déchets, une fraction significative demeure, qu’il s’agit donc de valoriser et d’éliminer.
Les analyses démontrent qu’environ 1/3 de ce « gisement » correspond aux biodéchets et déchets verts, c’est-à-dire à des déchets d’origine végétale, animale ou microbienne ; résidus des cuisines des ménages, lavures de restaurants, invendus de magasins…
Ce qui représente une quantité considérable !

En considérant l’absurdité de brûler des déchets essentiellement humides, la filière Méthanisation trouve toute sa légitimité en complément du compostage qui vise les déchets plus secs. En effet :
• Elle réduit les volumes de déchets,
• Elle contribue à leur minéralisation, dans une perspective de retour à la terre (amendement),
• Elle génère du biogaz énergétiquement très intéressant.

De plus la méthanisation se prête bien aux synergies avec les filières de valorisation et d’élimination des déchets de l’agriculture et des industries agro-alimentaires.

Techniquement, elle va intégrer (voir l’illustration ci-dessous) :
• Un grand volume fermé étanche à l’air – un digesteur,
• Une filière de valorisation du « digestat » – ce qui reste après méthanisation, en fertilisant solide et liquide,
• Une valorisation du biogaz généré, sous forme de biométhane (substitut du gaz naturel), d’électricité ou de chaleur).

Source: chambres d’agriculture

Pour être vertueuse, et parfois elle ne l’est pas (!), elle impose drastiquement le meilleur état de pureté possible des déchets, se caractérisant notamment par l’absence absolue de métaux lourds et de micropolluants : la mise en œuvre passe impérativement par un tri à la source à l’exclusion de tout système visant à séparer en usine des fractions mélangées lors de la collecte !

Sinon ces polluants se retrouvent épandus sur les champs.

De plus la production induite de digestat doit être adaptée à l’environnement du site de l’unité ; car si la méthanisation minéralise, stabilise, en supprimant notamment les odeurs, elle génère quantité de fertilisant dont la valorisation responsable nécessite des surfaces et des techniques d’épandage raisonnées.

A ces conditions, la méthanisation en générant une énergie décarbonée contribue à la fois à la gestion des déchets et à la lutte contre l’émission des gaz à effet de serre.

Michel Goudard

Sortie Migration des oiseaux

La traditionnelle sortie migration des oiseaux s’est déroulée dimanche 4 octobre 2020 au Mont Mourex, à l’occasion des journées européennes de la migration.

Stéphane Gardien, notre spécialiste pour cette journée, nous a fait profiter de son expertise d’ornithologue et de ses connaissances naturalistes. Nous avons eu la chance de passer entre les gouttes, par contre un fort vent de sud nous a accompagné tout au long de la sortie.

Après un exposé général sur le phénomène de migration très instructif, nous avons pris jumelles et longues-vues pour parcourir le sommet du Mont Mourex.

Stéphane, toujours à l’affût du moindre cri qu’il identifie instantanément sans besoin de lever la tête, nous fait remarquer la présence de plusieurs petits passereaux : pinsons des arbres, grives musiciennes, bruants jaunes, Tarin des Aulnes, alouettes lulu…

Ci dessous, des  photos illustratives du bruant jaune et du pinson des arbres (photos J-C Delattre)

Au niveau des rapaces, nous observons quelques buses variables en migration et d’autres en chasse au-dessus du Mont, ainsi que des éperviers et faucons crécerelles, ces derniers effectuant un joli vol stationnaire à contre vent, dit « du Saint Esprit », durant lesquels ils scrutent le sol à la recherche d’une proie.

Dans les buissons de l’ancienne carrière, nous observons et entendons quelques oiseaux, certains locaux comme le pic vert, d’autres en migration dite « rampante ». La migration rampante concerne plusieurs petits passereaux, et consiste à migrer par petits bons tout en se nourrissant au passage dans la végétation qui se présente sur le trajet. Nous observons où entendons notamment la fauvette à tête noire, le tarier pâtre, les rougequeues noir et à front blanc, le pipit farlouse, la mésange bleue et charbonnière, le pouillot véloce, ainsi que plusieurs groupes de pinsons des arbres.

Si la plupart de ces oiseaux ne migreront pas au delà de notre pays pour passer l’hiver, le rougequeue à front blanc et le pipit des arbres, eux, sont sans doute en route pour un long voyage jusqu’en Afrique subsaharienne.

Le tarier pâtre et le pipit farlouse:

La sortie se termine au sommet du Mont. Les conditions météorologiques ne sont pas très bonnes pour l’observation de la migration, mais 4 milans royaux (photo illustrative ci dessous) ainsi que 7 pigeons colombins nous gratifient de leur passage et viennent enrichir la liste des oiseaux observés.

Nouveau Bureau

Un nouveau bureau a été élu lors du Conseil d’administration du 3 juin 2020 (voir composition ici https://www.arn-nature.fr/organisation/).

Nous en profitons pour remercier chaleureusement Renée Depraz, Présidente pendant 13 ans de 2007 à 2020.

Nous remercions également Julie et Lynne, qui ont passé la main après de nombreuses années passées aux ARN:

-Julie Warrilow, qui a occupé le poste de Trésorière des ARN de 2012 à 2020. Julie siège au sein de notre conseil d’administration en tant que représentante de l’ACNJ. Durant ces 8 dernière années elle a assuré le travail de la trésorerie. Un poste dont elle s’est occupée en toute discrétion, tenant méticuleusement à jour les comptes de nos dépenses et recettes, le suivi des adhésions, les demandes de subventions… tout en participant activement à l’organisation des sorties et à la tenue de stands et autres ateliers aux côtés de Lynne.

-Lynne Hopkins: enthousiaste et pleine d’idées, Lynne a mis à notre disposition pendant 10 ans ses extraordinaires connaissances naturalistes organisant notamment des animations très populaires sur le thème des hérissons et des oiseaux, des journées de bénévolat et des chasses au trésor de la nature avec le Verger Tiocan , des sorties pour admirer la biodiversité des Etangs de l’Etournel, les chants des oiseaux à l’aube, et autres manifestations des ARN…

Lynne et Julie, anglophones, ont aussi travaillé sur la traduction en anglais du site de la Réserve Naturelle Nationale de la Haute Chaine du Jura, un travail dont tout le monde se félicite.

 

Pétition contre l’embouteillage de l’eau de Divonne

Les ARN sont interloqués par le projet de commercialisation de l’eau de l’une des sources dont Divonne-les-Bains est propriétaire. Le permis de construire de l’usine d’embouteillage est actuellement en cours d’instruction. Ce projet vise à produire plusieurs millions de bouteilles de plastique par an, ce qui représentera 80 camions par jour pour transporter les bouteilles d’eau…sans compter que:

-avec le changement climatique et la sécheresse, n’est-il pas encore plus important de conserver la production d’eau pour les habitants et les rivières?
-la production de bouteilles en plastique participe à la pollution qui envahit la terre et les océans. Le transport des bouteilles d’eau vers les destinations internationales génère encore plus de pollutions aériennes.
-le coût de l’eau en bouteille est mille fois supérieur à celui de l’eau du robinet.

L’eau du Pays de Gex n’est-elle pas un bien communautaire ?

Signez la pétition de  l’APST (Association pour la Protection du Site de Thoiry) !