Traces et empreintes dans la neige

La chute de neige importante ayant eu lieu avant Noël (30 cm à 630 m), et ayant perduré bien après le nouvel an, a permis d’observer de nombreuses traces d’animaux.

Je vous en propose quelques exemples :

Les chevreuils avec leurs sabots fins comme des escarpins ont suivi les sentiers avant de s’enfoncer dans les bois.

Les sangliers avec leurs pieds épais comme des godillots les ont, eux, traversés. Dans les grands espaces, ils ont avancé tels des chasse-neiges que rien n’arrête.

pied de sanglier
Trace de sanglier

Le loup a un pas d’une grande amplitude (environ 1,20m). Les individus se suivent à plusieurs dans la même trace.

Le renard a un pas plus petit (environ 0,70m).

Le lynx a un pas moyen (environ 0,80m). Ses empreintes arrondies permettent de mieux le reconnaître.

Trace de loup
Trace de renard
Trace de lynx

D’autres, encore, laissent aussi leurs empreintes. En voici 3 parmi toutes celles que nous avons vues.

Le blaireau est caractéristique avec ses griffes.

Le lièvre a une trace spécifique ressemblant à un Y.

Enfin, le petit écureuil discret et rarement visible a aussi sa signature spécifique.

Trace de blaireau
Trace de lièvre
Trace d’écureuil

Voici quelques exemples de traces et empreintes vues lors de différentes promenades. Celles-ci se font uniquement sur les sentiers autorisés sans déborder dans les bois et lieux de séjour de la faune.

En effet, ce qui est un plaisir pour nous de se balader dans la neige en hiver, est pour eux une épreuve importante.

Les conditions climatiques, la nourriture plus rare mettent souvent en jeu leur survie même.

Aussi, respectons-les et contentons-nous de suivre tranquillement les chemins.

Il sera bien assez tôt d’élargir notre périmètre de randonnées les beaux jours venus. 

Texte et photos : Jean-Loup Gaillard

La petite bibliothèque idéale de Noël :

Voici une petite sélection de beaux livres, de bandes-dessinées et d’essais à offrir ou à s’offrir pour Noël.

« La beauté du vivant »

de Francis Hallé ; édition Acte Sud ; sortie Octobre 2024

Ce beau livre nous invite à redécouvrir la nature sous le prisme de la beauté et de l’émerveillement.

Habituellement absente des raisonnements scientifiques, la beauté du vivant est ici utilisée pour certaines pistes de réflexions : Quelle utilité la beauté peut-elle avoir pour un organisme vivant ? L’évolution mène-t-elle à d’avantage de beauté ? Peut-on trouver des critères objectifs de beauté ou de laideur d’une espèce ?

Grâce aux magnifiques dessins de l’auteur, Francis Hallé, nous déambulons à travers les lignées de l’évolution et la beauté de la nature.

« Débâcles »

de Jérémie Villet et Jean-Marc Rochette ; Les étages édition ; sortie Octobre 2024

Ce livre de la maison d’édition de haute altitude « Les étages » nous fait vivre la rencontre et les dialogues artistiques entre Jérémie Villet (photographe naturaliste) et Jean-Marc Rochette (dessinateur et peintre).

Nous découvrons le travail photographique sur l’arctique de Jérémie Villet et les peintures de Jean-Marc Rochette sur le massif des Écrins.

Un dialogue s’instaure et les auteurs partagent avec nous leurs anecdotes sur leurs affûts, leurs techniques de travail, leurs rencontres avec la nature sauvage (le loup par exemple) et leurs ressentit sur la beauté de la nature.

Un regard croisé se met en place lorsque le photographe s’empare du thème de prédilection du dessinateur (le massif des Écrins) et inversement (l’Antarctique), en allant vers une abstraction photographique et picturale.

Ce très bel ouvrage, de petit format pour un livre d’Art, bénéficie d’une mise en page originale, de très belles photos et illustrations des artistes.

« Champs de bataille -l’histoire enfouis du remembrement »

de Inès Léraud et Pierre Van Hove ; édition la revue dessinée-Delcourt ; sortie Novembre 2024

Les auteurs d’« Algues vertes-l’histoire interdite » reviennent avec une nouvelle bande dessinée très documentée sur le remembrement des terres agricoles française à la sortie de la seconde guerre mondiale.

La mise en place de cette politique pour faciliter l’agriculture intensive et accroître la production alimentaire a entraîné la disparition des haies, des talus et a eu des conséquences dramatiques sur la biodiversité et l’agriculture paysanne.

La journaliste d’investigation Inès Léraud, à travers les témoignages des « acteurs » de l’époque et de recherches historiques, a su retranscrire le bouleversement que le remembrement a apporté : certains paysans se sont révoltés, ont lutés contre la réorganisation productiviste de la campagne par L’État et ses ingénieurs alors que d’autres ont embrassés les promesses du progrès.

Nous découvrons les conséquences de cette réorganisation, plus que jamais d’actualité, sur le tissu social de la paysannerie, le paysage et l’environnement.

Pour finir, le dessin clair et épuré de Pierre Van Hove nous retranscrit l’atmosphère rurale des campagnes française et nous fait entrer dans la lutte paysanne.

« Le monde à tire-d’aile-l’odyssée mondiale des oiseaux migrateurs »

de Scott Weidensaul ; édition Acte Sud ; sortie Octobre 2024

Ce nouvel opus dans la collection « mondes sauvages » d’Actes Sud, nous fait vivre la migration des oiseaux de l’intérieur. Différents scientifiques de part le monde, nous expliquent sur le terrain les coulisses de ces exploits quotidiens.

Grâce aux dernières évolutions technologiques nous comprenons mieux la migration des oiseaux et les prouesses qu’ils réalisent : s’orienter de nuit, voler sur de longues distances sans escale, ne pas dormir pendant des semaines,…

Le journaliste et écrivain Scott Weidensaul nous alerte aussi sur l’impact du changement climatique sur les itinéraires et les performances de ces athlètes aillés.

Très bonnes fêtes de fin d’année et à l’année prochaine pour de nouvelles lectures.

Laurent Nibbio.

Retour sur un chantier nature d’installation de caissons à rhinolophes

Dans le cadre d’un partenariat avec la fondation du patrimoine, la LPO Ain a installé 3 caissons à rhinolophes avec Nature Nichoirs. Ces caissons ont été installés à Brénod, Cerdon et Saint-André-sur-Vieux-Jonc.

Pour cette intervention, Kevin Debregeas (LPO Auvergne-Rhône-Alpes – Délégation de l’Ain – Chargé de mission) était accompagné de Loïc Robert, le dirigeant de Nature Nichoirs.

L’installation de tels nichoirs nécessite d’être formé pour l’installation en hauteur, c’est pourquoi Loïc, le constructeur des nichoirs, nous a accompagné.es durant toute la journée.

L’installation peut prendre de 30 minutes à plusieurs heures selon la difficulté du site et la hauteur choisie pour l’installation. Les nichoirs sont composés de bois brûlé et de béton de bois. Ils peuvent accueillir au minimum 40 à 50 individus.

Exemple de nichoirs que nous avons installés à Brénod. Source Kevin Debregeas

Que ce soit des particuliers, des communes, des associations, etc., tout le monde peut installer des nichoirs ou gîtes à chauve-souris près d’une colonie afin de leur permettre de passer l’hiver en sécurité.

D’autres types de nichoirs, plus petits et donc moins exigeants en termes de main d’œuvre, existent et sont à portée de main de tous. En voici quelques exemples ci-dessous en vente sur la boutique LPO.

Pour en savoir plus sur les rhinolophes, n’hésitez pas à vous référer aux fiches sur le site de INPN (Inventaire National du Patrimoine Naturel – https://inpn.mnhn.fr/accueil/index ).

Leur particularité : leur nez est entouré de membranes nasales en forme de fer à cheval. Le nom de genre Rhinolophus vient du grec rhis « nez » et lophos « crête, panache », pour évoquer ce nez particulier.

Source par Kókay Szabolcs — http://kokayarth

Sandra Picorit

Le biomimétisme : s’inspirer de la nature pour innover

Le biomimétisme, ou l’art d’imiter la nature pour résoudre des problématiques humaines, est souvent mentionné comme une approche prometteuse. Voici quelques exemples issus de cette discipline à la croisée de la biologie, de l’innovation et du développement durable.

Comprendre le biomimétisme

Le biomimétisme repose sur un principe simple: observer et reproduire les solutions développées en 3,8 milliards d’années d’évolution par la nature pour répondre aux défis auxquels elle a été confrontée. Les animaux et les plantes ont su s’adapter à leur environnement grâce à des stratégies ingénieuses et économes en énergie. Dans près de 200 laboratoires de recherche en France, des chercheurs s’intéressent à ces stratégies et en tirent des applications dans des domaines variés, tels que la médecine, l’urbanisme ou encore l’énergie.

De la bardane à Appolo 11

Dans les années 1940, l’ingénieur suisse George de Mestral remarque comment les fruits de la bardane s’accrochent tenacement aux poils de son chien et à ses vêtements lors de ses promenades. En examinant ces fruits au microscope, il découvre la présence de minuscules crochets qui s’agrippent aux boucles des fibres textiles. Il mit 10 ans à mettre au point son invention, le Velcro (Velours-Crochet), dont les plus célèbres utilisateurs furent les astronautes de la NASA qui en équipèrent Appolo 11 pour la fixation de leurs instruments de mesure et pour…se gratter le nez dans les casques. Aujourd’hui, le Velcro est utilisé 10 milliards de fois chaque année !

Des trains en forme d’oiseau

Vous connaissez certainement le train japonais à grande vitesse Shinkansen, et vous avez peut-être déjà remarqué son « nez » très effilé. Et bien, la forme du nez de ce train a permis de réduire le bruit des trains en sortie de tunnel tout en diminuant leur consommation énergétique. Un ingénieur japonais, passionné d’oiseaux, l’a conçu en imitant la forme du bec du martin-pêcheur car il avait remarqué que le martin-pêcheur ne faisait pas d’éclaboussures lorsqu’il plongeait dans l’eau.

Un centre commercial pas comme les autres
Le centre commercial Eastgate situé à Harare, au Zimbabwe, n’avait pas un budget assez important pour financer un système de climatisation. C’est pourquoi, pour le concevoir, son architecte Mick Pearce s’est inspiré des termitières africaines, connues pour leur capacité à maintenir une température stable malgré des écarts thermiques extrêmes.

Le bâtiment utilise ainsi, comme dans les termitières, un système de ventilation naturelle basé sur de la circulation d’air et des murs en briques à forte inertie thermique. Grâce à ce système, le Centre Eastgate consomme jusqu’à 35 % d’énergie en moins que s’il avait été équipé d’une climatisation classique.

Le biomimétisme a tout bon

Les exemples concrets de biomimétisme nous rappellent que nous avons beaucoup à apprendre des solutions de la nature ! Les solutions issues du biomimétisme sont économes en énergie et créent peu de déchets.

Gaëlle Lauby

Pour en savoir plus
Voici des ressources intéressantes (certaines sont en anglais) :
Sur le biomimétisme en général
https://www.youtube.com/watch?v=K5HRCM55hKY

https://cesr.cnrs.fr/search/content/biomim%C3%A9tisme  général

https://www.vie-publique.fr/files/rapport/pdf/154000667.pdf  général

https://www.senat.fr/rap/r21-258/r21-2581.pdf général

Sur le train Shinkansen
https://youtu.be/wRdIleKwT9Q?si=dThGeF_o8j28kxgM

https://youtu.be/YVU6YBPaaB8?si=xX5SqNLBxqf_RIJf

Sur les termites et les constructions s’en inspirant
Les termites et leurs constructions: les termitières | PPT

https://youtu.be/620omdSZzBs?si=B1QBsa6khusjpKzu – termites

# 24 – The context of the Nianing Church – architecture et termites

https://www.youtube.com/watch?v=_0UV2gaXDtY – termites

Sur le ver marin
https://www.sorbonne-universite.fr/actualites/un-ver-marin-sauveur-de-vie

https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1856147/ver-ocean-oxygene-transplatation-organe-sang-dopage ver marin

Sur la luciole et les LED

https://www.youtube.com/watch?v=qDoIbob6AWA
Sur les ailes d’avion https://youtu.be/WtQD4cxmwtY?si=nI9IuJqzA0MPg11d

Conte de Noël : Ranard le renard

Il était une fois, dans un petit hameau paisible niché au pied de la forêt gessienne, un renard dénommé Ranard.

Ce lieu était son royaume. Il se promenait régulièrement dans les rues, les cours, passait d’une maison à l’autre visiter les jardins et vergers anciens.

Il avait établi sa tanière sous un abri en bois dans un jardinet.

Le soir venu, il cherchait sa nourriture et furetait de ci, de là. Il y a beaucoup de mulots et campagnols dans ce secteur. De temps en temps, il améliorait l’ordinaire avec les restes et déchets laissés par les habitants.

La vie était douce et tranquille entre les jeux, la sieste et la recherche de nourriture dans ce havre de paix habité par des personnes amoureuses de la nature.

Hélas, un hiver, de gros nuages vinrent assombrir la vie de Ranard et ses congénères.

Ceux-ci commencèrent à disparaitre mystérieusement.

Il s’avéra vite que ceci n’était pas dû à une cause naturelle. Des individus en gilet fluo orange (remember Bambi à l’etournel) avaient sévi aveuglement par haine des renards soi-disant nuisibles (piégeage, enfumage, appâts empoisonnés, j’en passe et des meilleures).

Ranard et sa compagne échappèrent à ce carnage et devinrent très méfiants.

Le printemps arriva et madame renarde commença à voir son ventre s’arrondir. Une portée de petits renardeaux allait arriver.

Quelques semaines plus tard,7 petites boules de poils roux batifolaient dans l’herbe, insouciantes du monde environnant.

Ranard et sa compagne ne comptait pas leur temps pour les nourrir.

Mais ils étaient heureux d’avoir pu engendrer une nouvelle lignée.

Malgré la rudesse du climat, les pièges de toutes sortes et la bêtise humaine, la vie animale continue et se perpétue plus forte que tout depuis des milliers d’années.

Texte et photo renarde pleine : Jean-Loup Gaillard

Photos :Gilbert Fortune